Homélie pour la fête de la présentation du Seigneur – fr Franck Dubois – 2 février 2021

Noël ferait-il son comeback ? J’aime beaucoup ces liturgies avec procession et bougies. Entre la couronne de l’Avent et le cierge de Pâques, la lumière de la fête de ce jour illumine joyeusement le ciel désespérément gris et bouché de l’hiver strasbourgeois. Mais chaque messe avec bougie manque cependant de virer au drame : on met fatalement de la cire un peu partout – pauvres sacristains – mais surtout, une bougie, ça éclaire… et ça brûle.

Tout comme cet enfant aujourd’hui présenté à Dieu dans le Temple. Il est cette bougie, lumière des Nations, mais ce même Jésus sera aussi le glaive qui transpercera l’âme et qui fera choir beaucoup en Israël. La petite flamme, l’enfant innocent, allumera bientôt un feu sur la terre, feu qui disperse les ténèbres, qui mange et détruit tout péché, jusqu’à dévorer la mort elle-même. Feu ardant d’amour déchaîné. La flamme prendra si bien qu’il s’y brûlera lui-même. Jésus sera entièrement consumé par sa mission, totalement consacré, voué, à Dieu et aux hommes, ne gardant rien pour lui, calciné d’avoir étreint le monde, toute sa beauté et toute sa laideur, parce qu’une flamme ne brûle pas à distance. Il fallait qu’il s’unît tout, pour que tout soit ainsi purifié de sa Gloire.

Voilà donc ce qui se passe quand l’Esprit de Dieu, l’Esprit Saint, prend entièrement possession d’un homme. Puisque Jésus est à la fois homme et Dieu, l’Esprit n’avait certes pas à embraser sa nature divine éternellement sainte. Mais sa nature humaine, en tout semblable à la nôtre, devait, elle progressivement se laisser dévorer par le divin amour. En Jésus, l’Esprit Saint achève ainsi toute sanctification. Ce même Esprit ce matin poursuit en nous son œuvre. Nous voici au seuil du grand Temple, présentés à Dieu dans l’hostie et dans le vin, pour devenir lumière. Syméon n’est plus là, mais c’est Jésus lui-même qui nous prend dans ses bras. Laissons-nous offrir à Dieu le Père par les mains de Jésus notre grand prêtre pour que l’Esprit de Dieu console, par nous, le monde.

A la chandeleur, il n’y a donc pas que les crêpes qui flambent. Toute chair humaine est invitée à rejoindre l’embrasement général. Et s’il y en a parmi vous que tente particulièrement l’aventure, qui aimeraient tellement jouer avec ce feu qu’ils y brûleraient bien leur vie. Eh bien, viens, rejoins-nous, apprenti pyromane. Le foyer n’attend que toi pour grandir encore. Ça s’appelle la vie religieuse ; on recrute.

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